Idée #733 – Naviguer sur le Renard victorieux à Saint Malo
Le Renard est un voilier de type cotre à hunier, dernier navire armé pour la course par le corsaire malouin Robert Surcouf. Le navire est lancé le 15 mai 1813. Ce cotre de 70 tonneaux disposait d’une puissance de feu plutôt modestes, composée de quatre canons de 4 et dix caronades de 8, armé d’un équipage de 46 hommes, lesquels étaient de multiples nationalités. En effet aux Français s’étaient adjoints des Portugais mais aussi des Américains et des Suédois.
En septembre de la même année, il livra, sous les ordres du capitaine E.Leroux-Desrochettes, un combat victorieux contre la goélette anglaise l’ » Alphea « pourtant largement supérieure en puissance de feu comme en hommes. Malgré leur infériorité – à 1 contre 3 – les Français rendirent dès le début du combat coups de canons pour coups de canons. Quand les navires parvinrent à s’agripper, capitaine et équipage du Renard, poussant l’audace, prirent même l’initiative de l’abordage. Deux seront successivement tentés mais à chaque fois repoussés par les Anglais. Les deux côtés se combattant avec la même rage, mitrailles et canonnades continuant, rapidement morts et hommes gravement blessés ne se comptèrent plus. La mer, particulièrement agitée ce jour-là, finit par séparer les navires. L’incident, loin d’arrêter le combat, fit redoubler les canonnades. Le combat en était là quand deux boulets français firent exploser la goélette anglaise qui sombra corps et biens en quelques minutes. Pendant cet affrontement particulièrement violent, le capitaine du Renard lui-même y perd un bras ce dont il meurt peu après. C’est seulement avec treize hommes que Jean Herbert, le commandant en second victorieux, réussi à reconduire le navire au port de Diélette, en Normandie.
Revenu à Saint-Malo, les dommages subis par le Renard nécessiteront sa reconstruction. En janvier 1814, le navire put enfin reprendre du service quand, en avril, Napoléon abdiqua. Les officiers du navire décidèrent alors de mettre fin à l’expédition, estimant que leur lettre de marque signée par l’empereur, n’avait plus de légitimité. Le navire n’aura jamais à son actif la moindre prise mais son héroïsme laissera un souvenir tel dans la mémoire malouine que, presque deux siècles plus tard, des passionnés de l’association Cotre corsaire de la ville de Saint-Malo n’hésiteront pas à le reconstruire, pour la mémoire et le panache.
En 1989, la quille est posée, la réplique construite dans le chantier naval du quai Vauban à Saint-Malo. Le navire mesure 30 m de long pour 464 m² de voiles maximum au portant, avec trinquette et grand-voile (8 voiles). Il a été construit à l’identique sur des plans d’origine, même si la mâture et la voilure sont quelque peu réduites par rapport aux « surfaces extrêmes portées par les cotres corsaires, contrebandiers ou douaniers de l’époque.
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Quelques images
C’est où ?
Saint Malo, Bretagne, France