Idée #421 – Visiter le musée de la Révolution à Leon au Nicaragua
L’histoire contemporaine du Nicaragua est marquée par des périodes prolongées de révolution, dictatures et d’interventions militaires des États-Unis, défendant leurs intérêts économiques, notamment par le projet de creusement d’un canal entre l’Atlantique et le Pacifique. Entre 1927 et 1933, le général Augusto Sandino, d’obédience libérale, mène une guérilla, d’abord contre le gouvernement conservateur, puis contre les forces américaines. Il fait la déclaration devenue célèbre : « Si cent hommes aiment le Nicaragua comme je l’aime, le Nicaragua sera libre ! » En 1927, il refuse un accord de paix proposé par les États-Unis. En 1933, la guérilla est finalement battue par l’United States Marine Corps (USMC), et les Sandinistes doivent signer des accords de paix avec le gouvernement nicaraguayen. La Garde Nationale, formée et équipée par les États-Unis, remplace alors l’armée et la police.
Anastasio Somoza García, premier dirigeant de la Garde Nationale, fait assassiner Sandino en février 1934, avec le soutien des Américains, et prend le pouvoir en 1936. Il instaure alors une dictature personnelle de 1936 à 1956. Ses fils, Luis et Anastasio, lui succèdent et le pays est mis en coupe réglée. Les Somoza se posent comme anticommunistes afin de bénéficier de l’appui des États-Unis tout au long de la Guerre froide. En 1972, Anastasio Somoza, bien que ne pouvant constitutionnellement plus se représenter après deux mandats consécutifs, profite de la situation de crise provoquée par un tremblement de terre pour promulguer la loi martiale et prendre le contrôle du pays. Il est élu à nouveau en 1974, et, perdant ses appuis américains, instaure un régime répressif.
Un autre mouvement, plus à gauche, rejoint le courant conservateur dans l’opposition au régime : le Front sandiniste de libération nationale (FSLN). En 1978, une grande partie de la population se soulève dans les départements de León, Matagalpa, Chinandega, Estelí, Masaya et Managua, mais ne peut faire face à la supériorité logistique de la garde nationale de Somoza. La guerre civile fait alors rage, mais les américains finissent par abandonner tout aide au régime en place ; en juillet 1979, le dictateur Anastasio Somoza Debayle, dernier de la dynastie des Somoza, s’enfuit.
Une coalition regroupant les cinq principaux courants anti somozistes prend les commandes du gouvernement : le sandiniste Daniel Ortega, d’obédience marxiste, l’écrivain Sergio Ramírez Mercado, ancien opposant aux Somoza, l’homme d’affaires Alfonso Robelo Callejas, Violeta Barrios de Chamorro, directrice de La Prensa, et Moisses Hassan. Exerçant de fortes pressions sur les populations, Daniel Ortega remporte les élections en 1984 et met en application une série de réformes de type marxiste-léniniste, et se rapproche du bloc de l’Est. Émerge alors un mouvement armé d’opposants, appelé “les Contras“, financé par les services américains. En 10 ans, les affrontements feront 57 000 victimes, dont 29 000 morts. Allez, nous on va écouter Francesco, ancien guerillero sandiniste, nous raconter son aventure, et visiter la sinistre prison de la garde nationale !
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Quelques Images
C’est où ?
Leon, Nicaragua