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Les cinq risques majeurs
Que vous soyez autonome ou guide de palanquée, bien gérer sa plongée revient à en contrôler les cinq paramètres essentiels suivants :
• l’autonomie en air
• la décompression (vitesse de remontée, paliers)
• le profil (courbe d’évolution de la profondeur en fonction du temps, profondeur maximum)
• l’orientation (position de la palanquée par rapport au point de retour prévu)
• la cohésion de la palanquée (positions relatives des plongeurs les uns par rapport aux autres).
Les conséquences d’une mauvaise gestion de l’un de ces paramètres peuvent être dramatiques :
Paramètre mal géré | Risques |
Autonomie en air |
Panne d’air qui s’ajoute à :
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Décompression |
• ADD (remontée trop rapide, paliers non effectués ou interrompus)
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Profil |
• Dépassement de la profondeur maximum, non respect de l’arrêté du 22/06/98 (risque pénal en cas d’accident)
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Orientation |
Sortir loin du point de retour prévu, ce qui entraîne :
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Cohésion de la palanquée |
• perte d’un équipier, entraînant une remontée en surface et des plongées consécutives
|
–
L’autonomie en Air
Avant la plongée
• contrôler au manomètre la pression initiale du bloc
• définir la pression de réserve : 50 à 100 bars selon le profil de la plongée et selon la consommation individuelle
• rappeler les signes de passage sur réserve et de passage à la mi-pression (100 bars)
Pendant la plongée
• contrôler régulièrement son manomètre (autonomes) et celui des équipiers (pour le GP)
• signaler le passage à mi-pression et le passage sur réserve
• entamer la remontée dès le passage sur réserve d’un équipier.
La Décompression
Pour calculer la décompression, les ordinateurs de plongée sont devenus aujourd’hui d’un usage courant. Toutefois, leur emploi nécessite quelques précautions car le modèle mathématique qu’ils intègrent ne couvre pas certains profils de plongée. Les ordinateurs sont particulièrement adaptés aux plongées d’exploration qui se déroulent dans la courbe de sécurité. Pour toute autre utilisation, et notamment pour les plongées techniques, les tables sont préférables.
Les études récentes montrent que la vitesse de remontée constitue un élément primordial pour une décompression réussie. Elles tendent à la ramener aux alentours de 10 mètres/minutes (celle de la plupart des ordinateurs) et même à 6 mètres/minutes à l’approche de la surface (30 secondes entre les paliers et entre le palier de 3 mètres et la surface, selon les tables MN90)
Les études ont aussi montré qu’au-dessus de 7 mètres de profondeur, les tissus ne saturent plus. En conséquence, les paliers à 3 mètres, souvent difficiles à tenir à cause des vagues et de la houle, peuvent être réalisés à 4 ou 5 mètres de profondeur. En tout état de cause,en décompression à l’ordinateur, mieux vaut réaliser les paliers à une profondeur légèrement supérieure plutôt que prendre le risque de franchir le palier, l’ordinateur tenant toujours compte de la profondeur réelle à laquelle le plongeur se trouve.
Avant la plongée
• déterminer la majoration (ou la courbe de sécurité) de chacun et adopter la moins favorable pour fixer les caractéristiques de la plongée, durée et profondeur maximales, de manière à rester dans la courbe de sécurité
• pour une plongée successive, conserver les mêmes moyens de décompression (même ordinateur ou même table) que la première plongée
• pour une plongée successive, éviter les changements de palanquée
• ajuster son lestage pour tenir un éventuel palier proche de la surface
Pendant la plongée
• contrôler régulièrement :
– la durée et la profondeur maximales pour une décompression aux tables
– la durée sans palier pour une décompression à l’ordinateur
• rester dans la courbe de sécurité dans la mesure du possible
• signaler l’imminence du passage sur paliers (à durée sans palier = 3 minutes, par exemple)
• respecter la vitesse de remontée ; se caler sur l’équipier astreint à la vitesse la plus lente ; si décompression aux tables MN90, intégrer la durée de remontée dans la durée de la plongée en cas de remontée lente (< 15 m/mn) ; contrôler les paramètres de décompression de chaque équipier avant d’entamer la remontée
• respecter les paliers s’il y en a ; se caler sur l’équipier astreint aux paliers les plus importants ; remonter très lentement entre les paliers et entre le dernier palier et la surface (30 secondes tous les 3m)
• aux paliers, respirer normalement sans faire de manœuvre de Valsalva
• ne sortir que lorsque tous les équipiers ont achevé leur procédure de décompression
En présence d’un facteur favorisant l’ADD (fatigue, froid, efforts au fond, stress, successives), réaliser un palier de principe (3 minutes à 3/5 mètres).
NE PAS réaliser de palier de principe en cas de courant (avec le risque de ne pas pouvoir regagner le bateau alors trop éloigné).
En cas de remontée anormale, trop rapide (> 17 m/mn), ventilation réduite (RSE, RA2), efforts conséquents (sauvetage palmes), ou de mauvais profil (Yo-Yo, plongée consécutive), réaliser un palier de sécurité de 5 minutes à mi-profondeur, puis remonter et réaliser les autres paliers éventuels.
En cas d’interruption de palier (suite à une panne d’air par exemple), remonter en surface pour changer de bloc et se réimmerger en moins de 3 minutes, puis reprendre la procédure de décompression au palier interrompu qui est refait entièrement.
Après la plongée
• ne pas faire d’efforts importants pendant plusieurs heures
• ne pas faire d’apnée pendant au moins 6 heures
• ne pas prendre l’avion, ni monter en altitude avant au moins 12 heures
• boire abondamment de l’eau plate pour lutter contre la déshydratation
• avertir son entourage (et notamment le GP et le DP) de toute sensation inhabituelle
Le profil de la plongée
Deux paramètres importants caractérisent le profil d’une plongée :
• la profondeur maximum
• la forme de la courbe d’évolution de la profondeur au cours du temps
La profondeur maximum
La profondeur maximum est fixée par l’arrêté du 22 juin 1998 en fonction du niveau de prérogatives des plongeurs. Elle peut être réduite par le DP selon l’objectif de la plongée, les circonstances particulières (mauvaise visibilité, courant, …), etc. Elle-même, peut être réduite par le GP pour l’adapter aux compétences réelles de ses équipiers. Elle peut-être imposée par la nature du gaz respiré. Par exemple, pour une plongée au nitrox, une profondeur plancher doit être impérativement observée pour prévenir une crise hyperoxique.
Les courbes d’évolution du plongeur
La forme des courbes d’évolution de la profondeur au cours du temps ont un rôle prépondérant sur la décompression du plongeur. Certains profils favorisent le déclenchement d’un ADD.
Avant la plongée
• planifier le trajet à effectuer en fonction de la description du site et des propositions d’exploration faites par le directeur de plongée et aussi en fonction des centres d’intérêts de chacun
• fixer la profondeur maximum à ne pas dépasser
Pendant la plongée
• contrôler régulièrement la profondeur atteinte (pour ne pas dépasser la profondeur maximum)
• commencer la plongée à la profondeur maximum et poursuivre en s’approchant toujours de la surface
Plongées consécutives déconseillées : attendre au moins 1 heure avant de replonger
Plongées successives
• effectuer une plongée successive à une profondeur moindre que la plongée précédente
• ne pas faire plus de 2 plongées par jour et en cas de séjour prolongé, se ménager une journée de repos tous les 4-5 jours
En cas de mauvais profil type Yo-Yo, ou plongée consécutive : réaliser un palier de sécurité de 5 minutes à mi-profondeur, puis remonter et réaliser les autres paliers éventuels.
La gestion de l’orientation
Plusieurs indices permettent de s’orienter en plongée :
• la profondeur (et notamment celle de l’ancre du bateau)
• le relief (type de fond, pente, …)
• un élément caractéristique (rocher, ancre, …)
• l’orientation du courant
• l’orientation des rides dessinées sur les fonds sableux
• la direction du soleil (de la lune ou des feux du bateau en plongée de nuit)
• les particules soulevées à l’aller
• l’orientation des vagues
• l’ombre du bateau
Avant la plongée
• écouter attentivement la description du site et les propositions d’exploration faites par le directeur de plongée
• repérer le sens du courant, la position du soleil, la position et la distance du site et des reliefs sous-marins remarquables par rapport au bateau ou à la côte
• repérer la direction du trajet à effectuer par rapport au courant, aux vagues, au soleil, au bateau, à la côte
• noter la profondeur des points remarquables à explorer
Pendant la plongée
• pour un aller-retour, enregistrer le temps parcouru dans un sens. Au retour, parcourir le même temps dans l’autre sens, le bateau ne sera pas loin.
• mémoriser à l’aller le paysage du retour en se retournant à intervalles réguliers
La gestion de la palanquée
Avant la plongée
• planifier le trajet à effectuer en fonction de la description du site et des propositions d’exploration faites par le directeur de plongée et aussi en fonction des centres d’intérêts de chacun
Pendant la plongée
• rester groupés en toutes circonstances : à la mise à l’eau (se regrouper en surface avant l’immersion, au mouillage par exemple) à la descente (attendre les équipiers qui ont des problèmes d’oreilles ou de sinus), durant la plongée et à la remontée (pour réaliser la phase de décompression)
• instaurer une surveillance en binômes (sans toutefois exclure la surveillance générale de la palanquée)
• le serre-file, quand il y en a un, ferme la marche en ayant un œil sur l’ensemble de la palanquée
• la cohésion de la palanquée est de la responsabilité de tous les plongeurs
Cas particulier de la perte d’un équipier
• remonter un peu en effectuant un 360° pour repérer ses bulles (et faire des signes avec une lampe), puis remonter lentement jusqu’à la surface en cas d’échec. L’équipier perdu, ayant suivi la même procédure, doit vous attendre en surface.
Prendre en compte les spécificités de la plongée
La visibilité réduite
La visibilité peut-être réduite par la présence de particules en suspension (turbidité naturelle ou provoquée par les plongeurs en palmant près d’un fond sableux ou vaseux) ou par la faible luminosité du moment (plongée de nuit en particulier).
Les risques potentiels :
• risque de perdre sa palanquée
Les précautions à prendre
• être équipé d’une lampe (par plongeur)
• descendre lentement de préférence au mouillage, et y remonter dans la mesure du possible
• en pleine eau, descendre lentement en phoque tous ensemble
• rester groupés à la descente, durant la plongée, à la remontée
• limiter le nombre de plongeurs par palanquée
• maîtriser sa flottabilité pour ne pas palmer près du fond (pas de surlestage)
Le courant
En plongée, vous pouvez rencontrer seulement un courant de surface, ou seulement un courant de fond, ou bien les deux. On distingue les courants généraux (ceux qui traversent les océans) et qui sont dus à des différences de température ou de salinité entre masses d’eau voisines, et les courants locaux (observés près des côtes) qui sont dus au vent (courants de dérive), ou au simple fait que la mer n’est pas plate (courants de pente), ou encore, au phénomène des marées (courants de marée). En fait, le courant observé est la résultante de courants d’origines diverses.
Les risques potentiels
• risque de perdre sa palanquée
• risque de s’essouffler en voulant absolument le combattre
• risque de se blesser en s’agrippant aux tombants ou aux rochers pour lutter contre le courant
• risque de détruire la faune fixée (gorgones, coraux, …) en s’agrippant aux tombants et aux rochers
• risque de s’éloigner inconsidérément du bateau et de n’en être plus visible
• risque de ne pas pouvoir revenir au bateau
Les précautions à prendre
• ne pas lutter contre le courant pour ne pas s’essouffler, progresser éventuellement en s’agrippant au fond (où le courant est plus faible) ou aux rochers (en ayant soin de bien regarder où l’on pose ses mains)
• présence obligatoire d’une annexe avec le bateau pour récupérer les plongeurs égarés
• être équipé d’un parachute de palier pour signalersa position au bateau en cas de dérive
• descendre au mouillage, et y remonter dans la mesure du possible
• installer des lignes de traîne (longs bouts garnis de flotteurs fixés au bateau permettant aux plongeurs de se haler jusqu’à l’échelle)
• limiter le nombre de plongeurs par palanquée
• rester groupés en surface et pendant toute la durée de la plongée
• effectuer une plongée sans palier
• dans les régions à marées, plonger à l’étale (période où la mer, ni ne monte, ni ne descend)
Les vagues & la houle
Les risques potentiels
• risque de chute lors de la mise à l’eau (à cause des mouvements du bateau)
• risque de prendre l’échelle dans les gencives ou dans les tibias à la remontée sur le bateau
• risque de boire la tasse en surface
• risque d’avoir le mal de mer en restant à faible profondeur
• risque de perdre sa palanquée, en surface
•risque de se voir drosser sur les rochers de la côte ou sur le récif de corail si l’on s’en approche trop près
Les précautions à prendre
• conserver toujours son détendeur en bouche que ce soit avant l’immersion ou après la plongée jusqu’au retour sur le bateau
• ne pas demeurer sous l’échelle quand un plongeur l’occupe
• rester groupés
• en plongée, descendre suffisamment ou s’éloigner suffisamment de la côte ou du récif pour être à l’abri de l’emprise des vagues
Le froid
Les risques potentiels
• le froid est générateur d’accidents, notamment d’essoufflement
Les précautions à prendre
• être équipé d’une combinaison d’épaisseur suffisante, voire d’un vêtement étanche dans les eaux très froides
• adopter une alimentation riche en glucide
• ne pas hésiter à prévenir son guide de palanquée ou, en autonomie, ses équipiers (signe « J’ai froid») et à interrompre la plongée
La plongée en grotte
Les risques potentiels
• risque de perdre sa palanquée (à cause de la luminosité réduite, voire nulle)
• risque de réduire la visibilité en soulevant un nuage de particules
• risque de ne pas retrouver la sortie (problème d’orientation ou de forts courants contraires)
Les précautions à prendre
L’exploration des grottes sous-marines relève d’une spécialité à part entière : la plongée souterraine. Elle réclame une formation particulière accessible uniquement à des plongeurs confirmés. Elle requiert des techniques d’évolutions spécifiques et un équipement adapté à cet environnement (double bloque, détendeur, casque, phares, fil d’ariane…)
La plongée en passages étroits (arches, tunnels…)
Les risques potentiels
• risque de réduire la visibilité en soulevant un nuage de particules
• risque de rester coincé dans le passage
• risque de détruire la faune fixée (gorgones, coraux, …) en forçant le passage
Les précautions à prendre
• ne pas palmer près du fond
• ne pas toucher les parois
• passer en file indienne, sans précipitation, un plongeur à la fois
Naviguer en surface
Les risques potentiels
• risque de se cogner la tête sur la coque du bateau de plongée
• risque d’être heurté par un navire en déplacement (bateau à moteur ou à voile, jetski, …)
• risque de se faire happer par une hélice
Les précautions à prendre
• ne pas plonger trop près de la surface
• à la remontée, écouter (le son se déplace 5 fois mieux dans l’eau que dans l’air) et à l’approche de la surface, effectuer un tour d’horizon pour contrôler que l’aire d’émersion est dégagée
• ne pas stationner près d’une hélice
Plonger sur une épave
Les épaves représentent tout ce que la main de l’homme a laissé choir, volontairement ou involontairement, dans les mers. Ce sont les bateaux et avions venus rejoindre, malgré eux, le royaume de Neptune, les filets de nos pauvres pêcheurs, les immondices rejetés chaque année par les plaisanciers et par tout à chacun (bouteilles, pneus, chaises, journaux, que sais-je?). Ces objets, rongés par la rouille, constituent souvent un danger de part leur capacité étonnante à couper. En ce qui concerne, les épaves de taille respectable du genre de celle que l’on peut visiter de l’intérieur, les dangers ne manquent pas.
Les risques potentiels
• risque de se trouver prisonnier d’un filet de pêche
• risque de se blesser aux structures coupantes et rouillées
• risque de rester coincé dans un passage étroit
• risque de perdre sa palanquée (à cause de la luminosité réduite, voire nulle)
• risque de réduire la visibilité en soulevant la vase
• risque de ne pas retrouver la sortie (problème d’orientation)
• risque de se prendre un élément lourd et contondant sur la tête, élément qui n’attendait que vous pour tomber
Les précautions à prendre
• ne pas palmer près du fond
• ne pas toucher les structures
• être équipé d’une lampe et d’un outil coupant (coupe-fil, poignard, …)
• rester groupés
• ne pas s’aventurer à l’intérieur d’une épave
Plonger avec une faune à risque
Les risques potentiels (non exhaustifs)
• risque de morsure : congre, murène, barracuda, requin (mortel), poulpe à anneaux bleus australien (mortel)…
• risque de piqûre (dard venimeux) : raies à aiguillons (pastenagues notamment), vive, rascasse, rascasse volante (poisson lion), poisson scorpion, poisson pierre (mortel), cône (mortel), serpent de mer (tricot rayé calédonien, mortel)
• risque de piqûre (mécanique) : oursin, acanthaster
•risque de décharge électrique : raie torpille
• risque de coupure : poisson chirurgien
• réactions urticantes par contact : ver de feu, corail de feu, méduse, physalie, anémone de mer, corail mou
Les précautions à prendre
• apprendre à reconnaître la faune et la flore et notamment les espèces présentant un danger particulier
• ne pas toucher en cas de doute