L’importance du sac de couchage en randonnée
Le sac de couchage est important pour différentes raisons :
La récupération : un bon sac de couchage, c’est comme un bon matelas. Il vous apportera confort et chaleur et vous passerez une nuit à la hauteur de vos espérances. Bref, il faut que votre sac de couchage puisse vous mettre dans les conditions optimales pour vous remettre d’une grosse journée de marche. Tous les spécialistes vous le diront, rien de pire qu’une mauvaise nuit après une journée éprouvante.
Le temps passé dans le sac de couchage : vous allez y passer plus d’un tiers de votre temps voire plus (n’oublions pas non plus que les nuits en plein air sont également plus longues qu’à la maison car vous devez vous adapter au rythme du soleil).
Ne pas appréhender la nuit :
Enfin, l’instant où vous vous glissez dans votre duvet peut être un vrai moment agréable de votre journée.
Sac de couchage en randonnée et conditions climatiques
Première question à se poser avant l’achat d’un sac de couchage : à quoi va-t-il servir ?
- nuit en refuge ?
- nuit sous tente en été ou en hiver ?
- nuit à la belle étoile ?
- bivouac d’altitude ?
- sous quel climat (chaud, tempéré, froid) ?
En fonction de votre destination et des conditions climatiques rencontrées, le choix du sac se fera (presque) naturellement.
Parcourez les magasins spécialisés et vous verrez 3 notions apparaître :
- Température de confort : température ou l’on dort d’une manière confortable (comme à la maison quoi !)
- Température limite : température à partir de laquelle, l’utilisateur va ressentir une impression de froid (oui, vous savez, quand vous commencez à vous réveiller en pleine nuit et que vous avez de vieux frissons dans le dos)
- Température extrême : température à partir de laquelle, la survie est compromise.
Ces notions, directement issues de la norme EN 13537, vous donneront les indications pour vous orienter dans votre achat. On comprend vite que seules les notions de température de confort et limite sont intéressantes.
En clair, si vous envisagez une nuit sous tente en plein été à 1200 mètres d’altitude, et que vous estimez la température de la nuit à 10°C, un sac de couchage en température de confort à 12°C et température limite à 5° conviendra parfaitement.
Duvet naturel ou synthétique ?
Avant tout achat d’un sac de couchage, la question est de savoir si vous allez opter pour du duvet naturel ou synthétique ? Voici donc une petit topo sur les avantages et inconvénients des 2 options.
Le duvet : | |
Avantages : | Inconvénients : |
> chaleur et douceur inégalée. Assurance d’une nuit douce comme à la maison ! > très bonne compressibilité dans le sac de compression (mieux vaut toujours l’en sortir dès que cela est possible). |
> l’entretien, > le stockage (mieux vaut le stocker non compressé au risque de perdre le gonflant et donc sa performance face à la température )> sa résistance médiocre face à l’humidité > le prix (souvent largement supérieur au sac de couchage synthétique) |
On trouve de plus en plus de sac de couchage en synthétique dans les rayons :
Le synthétique | |
Avantages : | Inconvénients : |
> entretien facile (à la machine), > le stockage à la maison dans son sac de compression > bonne résistance à l’humidité |
> beaucoup moins performant dans des conditions froides. |
–On aura vite compris que les sacs de couchage en duvet / plumes seront choisis pour des randos/treks plus engagées, avec un rapport encombrement/chaleur inégalable (sans parler du poids).
Par contre, inutile de vous ruiner si vous dormez en refuge (la température y est relativement bonne) ou au camping les flots bleus.
Voici un tableau récapitulatif qui pourra vous donner quelques idées pour votre choix futur de sac de couchage en fonction de ce que vous voulez en faire :
Synthétique | Synthétique extrême | Duvet | |
Nuit au camping bord de mer | X | ||
Nuit en refuge moyenne montagne (1000 m d’altitude) | X | ||
Nuit en refuge haute montagne (+ de 2000m) | X | X si vous êtes vraiment frileux | |
Bivouac sous tente moyenne altitude | X | X | |
Bivouac sous tente haute montagne (+ de 2000m) | X | X | |
Bivouac hivernal sous tente | X | ||
Bivouac montagne à la belle étoile (prévoir le sursac) | X |
–
La forme et la taille
A moins de vouloir dormir avec un ours en peluche plus gros que soit, on privilégiera un sac de couchage à sa taille. Plus le sac de couchage est grand , plus le volume d’air à réchauffer par le corps est important.
L’idéal est donc d’opter pour un sac qui épouse au mieux la forme du corps. C’est ce que proposent les sacs “sarcophage” (plus larges aux épaules qu’aux pieds) à la différence des sacs rectangulaires encore appelés “sacs couverture”.
Les sacs “sarcophage” sont tous dotés d’une capuche, détail non négligeable lorsqu’on sait que 30% des déperditions de chaleur du corps se font par la tête. L’inconvénient du sac qui épouse la silhouette est son coté confinant que certains ne supportent pas.
Pour les fans de l’Ultra léger, de nouveaux sacs de couchage viennent de faire leur apparition :
- le pied d’éléphant : Il s’agit d’un sac de couchage dont on a enlevé la partie supérieure. Il ne recouvre donc que les jambes et le bassin. Vous allez donc être dans l’obligation d’utiliser vos vêtements de journée pour vous couvrir le haut du corps (doudoune de préférence).
- Le kilt : là encore pour gagner du poids toute la partie dorsale du sac de couchage a été retirée (cette partie là étant la moins protectrice, puisque écrasée durant la nuit). Vous êtes donc en contact direct avec votre matelas de sol.
Quelques astuces d’utilisation d’un sac de couchage
Rien ne sert d’avoir un bon sac de couchage si l’isolation avec le sol laisse à désirer.
Il faudra donc impérativement isoler votre corps/duvet du sol pour éviter les ponts thermiques. Utilisez des tapis de sols ou matelas gonflants. C’est aussi important, voire plus, que le choix du sac.
Pour gagner quelques degrés, vous pouvez également vous glisser dans un sac de soie ou coton avant d’enfiler votre sac de couchage. Autre avantage non négligeable, vous salirez moins rapidement votre sac de couchage.
Vous pouvez également vous munir de sous-vêtements techniques en laine par exemple (éviter absolument le synthétique).
A défaut d’un matelas de sol, une couverture de survie posée au sol peut limiter les déperditions de chaleur.
Recouvrir son sac de couchage avec une couverture de survie pensant augmenter sa performance est à proscrire en raison de la condensation que cela entraînera.
Un bonnet sur la tête et un sac en soie ou en coton vous apporteront un supplément de chaleur si vous utilisez votre sac de couchage à sa température limite.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, multiplier les épaisseurs de vêtement une fois couché dans votre sac de couchage n’améliore pas nécessairement le confort. Outre la sensation d’être engoncé, vous risquez de diminuer trop fortement le volume d’air intérieur du sac, l’air restant un très bon isolant.
A quoi sert un matelas de sol en randonnée ?
On pense souvent qu’avoir un bon sac de couchage assure une bonne nuit en montagne.
C’est faux. Pour passer une excellente nuit, il vous faut un bon sac de couchage MAIS également un bon matelas qui vous assurera le confort et surtout l’isolation.
Le confort est la première chose à laquelle on pense, bien entendu. Au-delà de compenser les aléas du terrain (rochers, trous), il vous permettra de dormir confortablement dans toutes les positions (on pense notamment à la position “coucher sur le côté” qui est difficilement tenable sans avoir régulièrement des fourmis dans les bras)
L’isolation : les matelas de sol vont donc vous isoler d’un sol souvent froid et évitent le contact direct. Les matelas de sol fonctionnent de la même manière que les couches de vêtement. Ils piègent une masse d’air entre votre corps et le sol froid. Cette couche d’air “mort” devient une barrière isolante (en réalité cet air est prisonnier d’une multitude d’alvéoles évitant ainsi le transfert du froid).
Les différents types de matelas de sol
Les Matelas “mousse”
Ces tapis de randonnée de base disposent de mousse dense remplie de minuscules cellules d’air fermées. C’est l’ancêtre des matelas de sol mais il a encore beaucoup d’avantages. Ce type de matelas se plie ou se roule suivant les modèles.
Ses principales faiblesses sont l’encombrement et le peu de confort offert. En revanche pour les petits budgets ou une utilisation ponctuelle, c’est clairement la meilleure solution.
Avantages :
- Léger
- Prix faible
- Très résistant
- Isolation correcte
Inconvénients :
- Très peu confortable (la position “couchée sur le côté” est difficile.)
- Volumineux (pour ceux que l’on plie) à très volumineux (pour ceux que l’on roule).
Les matelas auto-gonflants
Lancés notamment par la marque Therm-a-Rest ®, ces matelas combinent mousse isolante et valves qui se remplissent d’air automatiquement en ouvrant la valve (d’ou le nom d’auto-gonflants). Il vous suffira de terminer la gonflage à la bouche pour obtenir plus ou moins de fermeté.
Ces matelas sont en général peu épais (entre 2 et 4 centimètres) et assurent donc un confort moindre par rapport aux matelas gonflables (souvent entre 5 et 8 centimètres). La partie contre le sol est en règle générale assez solide pour résister aux aléas du terrain.
Pour la partie en contact avec votre corps, choisissez un matelas avec une enveloppe agréable au toucher et évitez les enveloppes lisses (rien de plus désagréable que d’avoir le sentiment de glisser sur son matelas toute la nuit).
Avantages :
- Confortable
- Bonne isolation
Inconvénients :
- Un peu encombrant
- Poids plus important qu’un matelas gonflable
- Assez fragile
Les matelas de sol gonflables
Ces matelas sont donc gonflés directement avec la bouche (et oui, si vous êtes en randonnée, il faudra garder un peu de souffle pour gonfler votre matelas le soir).
Longtemps réservés au camping traditionnel, ces matelas s’imposent actuellement sur le marché de l’outdoor grâce notamment à des produits légers à ultra-légers (moins de 400 grammes). Ils commencent donc à supplanter les matelas auto-gonflants, car ils sont plus légers, beaucoup moins encombrants et nettement plus confortables.
Certains modèles vont également très loin dans l’isolation avec des garnitures type micro-fibres synthétiques ou même duvet.
Ces matelas sont en règle générale assez épais (entre 5 et 10 cm) et vous assurent un excellent confort, avec notamment la position “coucher sur le côté”. Questions poids, plus le matelas est léger, plus il sera cher, les poids variant entre 400g et plus de 1 kg. Le principal inconvénient de ces matelas : la fragilité. Il suffira d’un épine pour rendre votre matelas inutilisable.
Avantages :
- Très confortable
- Très peu encombrant (se glisse facilement dans le sac à dos)
- Très léger (pour les modèles les plus chers)
- Très isolant (notamment les modèles les plus chers)
Inconvénients :
- Fragile
- Prix élevé
Certains matelas se déclinent en modèle “courts” ou 3/4. de 1.20m environ. Ces tailles sont très utiles en alpinisme ou en expédition pour économiser du poids.
Choisir un matelas de sol adapté à votre utilisation
Il est souvent difficile de choisir votre futur matelas de sol tant l’offre est grande (en fonction du type de matelas, du poids, du prix, etc. ….). Le choix se fera naturellement en fonction de l’utilisation que vous allez en faire.
Randonnées sans portage (portage mécanique ou animalier).
Choisissez le confort avec des matelas auto-gonflants assez épais. Ne partez pas sur les modèles les plus légers (et donc les plus chers), car le critère poids est secondaire dans ce type de randonnées.
Randonneurs occasionnels
Les matelas gonflables ou auto-gonflants sont assez chers (voire très chers). Pour une pratique occasionnelle ou rare, un matelas en mousse de base fera l’affaire. Vos nuits seront un peu plus “difficiles” mais c’est cela aussi la joie des nuits en montagne.
Randonneurs réguliers / randonnée en étoile.
Vous cherchez un compromis entre encombrement et confort. Optez donc pour un modèle gonflable ou un modèle auto-gonflant. Les prix sont plus élevés qu’un matelas mousse traditionnel, mais l’investissement vaut réellement le coup. Vos nuits seront vraiment meilleures au niveau confort.
Randonnées longues distances et/ou ultra-légers :
Vous cherchez le matelas le plus léger possible. Trois options sont possibles :
- un matelas en mousse de base
- un modèle gonflable très léger
- un modèle auto-gonflant format 3/4 ( pour gagner encore en poids et en volume)
Randonnées hivernales et expéditions
Le bivouac hivernal nécessite plus d’isolation. L’idéal est d’avoir une première protection en mousse sur laquelle on ajoute un matelas gonflable. Optez plutôt pour la dernière génération de matelas gonflables avec un indice d’isolation élevé, avec le risque que le prix soit nettement plus élevé. Attention, il faut également que le modèle choisi soit solide, car si le modèle vous lâche en début d’expédition, la situation pourra être difficile à gérer.
La variété des matelas de sol est tellement grande qu’il faut absolument essayer et voir le matériel avant d’acheter. Cela vous permettra de savoir :
- sur quelle épaisseur de matelas vous vous sentez à l’aise (si vous avez un gabarit plutôt léger, une épaisseur de matelas de 2-3 cm peut vous suffire).
- quelle est la largeur qui vous convient le mieux (les épaules et le bassin ne doivent pas dépasser du matelas) ? Quelle est la longueur optimale (un peu plus que votre taille, un matelas 3/4) ?
- comment se gonfle et se dégonfle votre matelas et son encombrement.
Regardez également en détail la “R-valeur” : plus la valeur est élevée, plus le matelas vous isolera du sol. Les valeurs R sont indiquées sur les fiches techniques des produits. Ils vont de 1,0 (isolation faible) à 9,5 (très bonne isolation).