Idée #762 – Explorer les vestiges du palais de Buddah à Kapilavastu au Népal
[Classement UNESCO : en discussion] Le site de Kapilavastu, au Népal, était la capitale du clan des Śākya. Selon la tradition, il était la place du palais du roi Śuddhodana, le père de Siddhārtha Gautama, futur Bouddha. Ce dernier y aurait séjourné jusqu’à l’âge de 29 ans. Le palais aurait été détruit, du vivant du Bouddha, par le roi du Kosala, Virûdhaka, suzerain des Śākya, Divers historiens placent les événements en 563 av. J.-C. pour la naissance du Bouddha, en 485 ou 484 av. J.-C. pour la destruction de la ville.
Pendant plus d’un millénaire, le site de Kapilavastu a été un lieu de pèlerinage bouddhiste, comme en témoigne le récit de voyage des moines chinois Faxian et Xuanzang, qui s’y rendent respectivement aux Ve et VIIe siècles. Sous les gouvernants hindous et musulmans de l’Inde ou du Népal qui se succèdent, le bouddhisme régresse comme religion, et, au XIXe siècle, l’emplacement exact du lieu mythique est oublié. Son identification, qui n’intéressa longtemps que de rares spécialistes, devient, dans la seconde moitié du XXe siècle un enjeu nationaliste et touristique, et a fait l’objet d’une certaine rivalité entre le Teraï népalais et l’Uttar Pradesh indien. On a situé ainsi situé Kapilavastu soit sur le site de Tilaurakot dans le district de Lumbinî au Népal, soit dans l’Uttar Pradesh, en Inde.
L’UNESCO a reconnu le site de Lumbini comme étant le lieu de naissance de Bouddha (#769 : Visiter le berceau de Bouddah à Lumbini au Népal), alors que la polémique fait encore rage sur son lieu de vie et d’éveil. Nous, nous sommes convaincu que Kapilavastu se trouvait bien au Népal , comme le montre les résultats des fouilles archéologiques ; sur le site, il est encore possible de voir les deux portes orientales et occidentales, l’une ayant servi de cadre à la découverte de la dureté du monde par Bouddha, l’autre lui ayant permis de quitter son palais pour partir méditer, comme le rapporte les textes. Allez, on marche dans les pas de l’histoire de l’humanité !
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À la fin du XIXe siècle, Khadga Sumsher Jang Bahadur Rana, membre de la famille régnante du Népal et gouverneur de Palpa, intéressé par l’archéologie, sollicite les services de l’Allemand Alois Anton Führer, employé du Raj britannique. Ce dernier découvre à Lumbini, en 1896, une stèle qui aurait été érigée sur les ordres d’Ashoka à l’emplacement de la naissance du Bouddha. Führer ayant été renvoyé en 1898 pour avoir vendu de fausses reliques à un moine birman, le Raj envoya P. C. Mukherjee pour poursuivre les fouilles et il désigna Tilaurakot dans le district de Lumbini comme site de Kapilavastu. Néanmoins, dans les années 1960, l’archéologue indienne Debala Mitra de l’Archaeological Survey of India, chargée par le gouvernement népalais de poursuivre les fouilles, estima que le site n’était pas assez ancien pour être Kapilavastu. En 1972, un autre archéologue de l’ASI, K. M. Srivastava, affirma avoir découvert à Piprâwâ en Inde des reliques du Bouddha, et proposa qu’il s’agissait de la vraie Kapilavastu. En fait, avaient déjà été découverts en 1898 sur ce même site des urnes de stéatite dont l’une contenait des ossements et portait une inscription suggérant selon certains8 qu’il s’agissait de la part des reliques du Bouddha remise aux Shakya ; une partie en avait été offerte au Siam. Néanmoins, des doutes sur l’authenticité des trouvailles étaient apparus très tôt car on les soupçonnait d’être des faux fournis par Führer. Ne voulant pas s’en tenir aux conclusions de Debala Mitra, le Népal avait fait appel en 1967 à des archéologues japonais qui mirent au jour des artéfacts et pièces datant du Ve siècle av. J.-C., puis des fragments de poterie grise peinte de la même période, confirmant l’ancienneté du site. Tilaurakot avait été proposé individuellement comme candidat au patrimoine mondial en même temps que Lumbini, mais la suggestion de l’UNESCO fut de demander son intégration ultérieure à ce dernier site moyennant avis favorable d’experts. À cet effet, une équipe d’archéologues de l’Université de Bradford fut envoyée en 2001. Elle a confirmé la présence de poteries datant d’entre le Ier millénaire et le VIe siècle av. J.-C. et l’existence probable d’un centre urbain, mais les vestiges actuels sont nettement postérieurs à l’époque du Bouddha. L’équipe a de plus précisé que la dispute entre Tilaurakot et Piprâwâ était loin d’être résolue. Les Népalais suggèrent de voir en Piprâwâ Nigrodha un site monastique fréquenté par le Bouddha, mais les Indiens maintiennent qu’il s’agit bien de Kapilavastu… A suivre !
Quelques Images
C’est où ?
Kapilavastu, Taulihawa, Népal