Idée #737 – Parcourir la célèbre route de la Corda sur l’Île de Santo Antao au Cap-Vert
Santo Antão ou Santo Antao, Santu Anton ou Sintanton en créole capverdien, est la plus étendue des îles de Barlavento. Elle est située à l’ouest de l’île São Vicente, au nord de l’archipel du Cap-Vert. L’île a été découverte par le navigateur portugais Diogo Afonso le 17 janvier 1462, qui la baptisa l’île Santo Antão, du nom du saint dont la fête était célébrée ce jour-là. À la suite de la signature du traité de Tordesillas le 7 juin 1494 entre le Portugal et l’Espagne, l’île devint une possession portugaise. Le peuplement de l’île ne débuta qu’en 1548 mais la difficulté à établir un réseau routier à cause de la montagne et des mouillages peu sûrs entravèrent le développement de l’île malgré un excellent climat et de l’eau en quantité suffisante. Les premiers migrants, issus du nord du Portugal ainsi que des îles voisines de Fogo et Santiago, fondèrent Povoação à l’emplacement actuel de Ribeira Grande. En 1724 l’île fut vendue aux anglais mais elle fut restituée peu de temps après aux portugais.
L’île, totalement d’origine volcanique, est divisée en deux par une chaîne de montagne considérée longtemps comme infranchissable. Ces versants offrent un aspect bien différent en raison des vents dominants et des entrants maritimes : tandis que le nord est verdoyant et couvert de cultures en terrasse, le sud est minéral et désertique !
Le versant nord de l’île, exposé aux alizés, bénéficie de paysages verdoyants. Outre de nombreux arbres fruitiers et les cultures vivrières poussant sur les terrasses, on y rencontre le baobab, le fromager, le dragonnier. Le dragonnier, arbre au port caractéristique dont la forme rappelle celle d’un parasol, est un arbre emblématique du Cap-Vert dont il ne reste que quelques spécimens sur l’île. Il figure sur les billets de banque du pays. Une forêt de pins des Canaries et d’eucalyptus fut plantée avec succès au XIXe siècle sur les hauteurs dans les environs du Pico da Cruz pour reboiser l’île.
Le versant sud, beaucoup plus aride, la chaîne de montagne centrale faisant office de barrière, n’offre qu’une maigre végétation rabougrie quand celle-ci n’est pas totalement absente. Les plantes endémiques sont rares dans l’île. Il s’agit le plus souvent de plantes ligneuses similaires à celles que l’on rencontre dans le Sahel.
Dans les années 1960 fut construite l’Estrada da Corda (la route de Corda), une route dessinant de nombreux lacets et entièrement recouverte de pavés permettant de relier le nouveau port de Porto Novo à Ribeira Grande en empruntant la ligne de crête qui sépare les vallées de Ribeira Grande et Ribeira de la Torre. Jusqu’en 2009, avant que ne soit construit le tronçon routier asphalté joignant Porto Novo à Janela, elle fut l’unique voie de communication entre les deux plus grandes villes de l’île. La route permet également d’atteindre le sommet culminant du Pico de la Cruz. Certaines localités restent encore inaccessibles par la route. Seul une piste permet de rejoindre le petit port de Tarrafal de Monte Trigo au sud de l’île.
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Quelques Images
C’est où ?
Île de Santo Antao, Cap Vert