Idée #651 – Explorer l’île James et les forts anglais du fleuve Gambie
[Classement UNESCO : événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle] L’Île James est une petite île située sur le fleuve Gambie qui se jette dans l’Océan Atlantique. Son emplacement, au milieu du fleuve, en a fait un lieu stratégique de contrôle de cette voie fluviale. Fréquentée par les explorateurs et les marchands en quête d’une route maritime vers l’Inde, elle est devenue l’une des premières zones d’échanges culturels entre l’Afrique et l’Europe.
En 1456, l’Île a été achetée aux chefs locaux par les Portugais qui ont entrepris d’y construire un fort. Le développement de l’Île James a été très différent de celui des autres forts, châteaux et comptoirs marchands qui se trouvaient dans d’autres régions de l’Afrique de l’Ouest. En effet, la vocation première du site de l’Île James était de contrôler l’intérieur des terres et ses richesses, et non la côte et le commerce qui y transitait, ainsi que pour renforcer et contrôler la traite des esclaves et des marchandises. Il est le pendant anglais du site français de l’île de Gorée (#659 : Visiter Gorée, l’île mémoire de la traite négrière au Sénégal).
La batterie à six canons (1816), aujourd’hui située dans l’enceinte du palais présidentiel et donc inaccessible, et le Fort Bullen (1826), situés de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Gambie, ont été développés beaucoup plus tardivement que l’Île James. Ils ont été spécifiquement construits, par contre, pour lutter contre la traite des esclaves après l’adoption de la loi d’abolition, en 1807, déclarant illégal ce commerce dans l’empire britannique.
Ces sites sont les seuls ouvrages défensifs que l’on connaît dans la région à avoir été spécialement construits pour contrer les intérêts des marchands d’esclaves. Ces deux postes militaires ont permis aux Britanniques de prendre le contrôle intégral du fleuve Gambie, préparant ainsi la voie à l’établissement du gouvernement colonial, période qu’illustre bien la présence de nombreux bâtiments coloniaux à Banjul et de la résidence du Gouverneur au Fort Bullen. Enfin, le Fort Bullen montre des preuves de sa remise en usage durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) comme observatoire stratégique et base d’artillerie. Cette dernière période illustre une autre rivalité européenne qui s’est étendue au continent africain.
L’Île James et les sites associés offrent un témoignage exceptionnel des différentes facettes et époques de la rencontre entre l’Afrique et l’Europe, du XVe au XIXe siècle. A ce titre, le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Allez, on part à l’aventure pour visiter !
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C’est où ?
Ile James, Albreda, Gambie