Idée #552 – Gravir les échelles du Sel de Doucki en Guinée
Au XVIe siècle, l’essor du commerce atlantique suscite un mouvement de population vers la côte et vers la forêt. Les hauts-plateaux du Fouta-Djalon constituent un lieu de transit privilégié. Durant le XVIIIe siècle, le royaume du Fouta-Djalon, établi par les Peuls présents dès le XVe siècle, assoit son indépendance et agrandit ses frontières, jusqu’à l’invasion européenne.
Lorsque le marché des esclaves atteint son apogée, le Fouta-Djalon, au regard de sa position centrale entre la côte et le Mali, a participé activement à la traite des hommes capturés dans la savane et la forêt. L’aristocratie locale prend alors l’habitude de recourir elle-même aux esclaves, qui travaillent aux champs pour satisfaire les besoins en nourriture de leurs maîtres, mais aussi la demande en céréales des navires négriers.
A Doucki, afin de permettre l’échange de denrées et de sel entre la vallée, occupée par des esclaves – les « captifs des plaines », et le haut du plateau dédié à l’aristocratie, une série d’échelles en bambous et lianes sont construites dans une faille. Ce dispositif avait comme objectif de viabiliser l’accès le plus direct entre le « haut » et le « bas », en attaquant directement les contreforts du plateau, et de réduire le parcours d’une journée à quelques heures. Aujourd’hui encore, les femmes et enfants « d’en bas » escaladent ces échelles avec une incroyable dextérité et des chargements à faire frémir, pour aller vendre leur production sur le plateau. Allez, on en descend quelques-unes, à défaut de les monter !
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Quelques Images
C’est où ?
Douki, Fouta Djallon, Guinée