Idée #238 – Observer les traces de guerre au Kosovo
En 1997, l’Armée de libération du Kosovo connue sous son sigle UÇK (en albanais Ushtria Çlirimtare e Kosovës et en serbe Oslobodilačka Vojska Kosova) profite du pillage des arsenaux en Albanie pour s’équiper et entreprendre une campagne de guérilla : elle revendique plusieurs attentats contre l’armée et la police serbes. En réponse à ces actions, Milošević demande l’arrestation des familles de guérilleros présumés, provoquant une insurrection massive. Sous prétexte de contre-terrorisme, Milošević lance une campagne de destruction de dizaines de milliers de maisons, chassant plus d’un million d’Albanais du Kosovo vers l’Albanie, la Macédoine et le Monténégro.
Après leur expérience en Croatie puis en Bosnie-Herzégovine (#232 : Voir les jeunes plongeurs du pont de Mostar) et craignant une extension du conflit à la Macédoine, les pays occidentaux décident de réagir et, entre le 24 mars 1999 et le 10 juin 1999, l’OTAN procède à des frappes aériennes sur la Serbie (Opération Allied Force) et contraint Milošević à se retirer du Kosovo. La région passe sous l’administration des Nations unies en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité en date du 10 juin 1999. Près d’un million de Kosovars reviennent alors progressivement sur leurs terres.
De 1999 à 2008, le statut final du Kosovo est indéterminé, ce qui paralyse son développement politique et contribue à une situation sociale tendue. En droit international, la résolution 1244, tout en affirmant le caractère provisoire de ce statut, reconnaît de jure son appartenance à la République fédérale de Yougoslavie. Le 26 mars 2007, Ahtisaari, mandaté par l’ONU, soumet ses propositions sur le statut final du Kosovo au Conseil de sécurité des Nations unies. Il prévoit d’accorder au Kosovo le statut d’État indépendant, possédant ses propres symboles, sa constitution et son armée, sous le contrôle de la communauté internationale.
Les États-Unis et l’Union européenne (UE) apportent leur soutien au plan tandis que la Serbie y est fermement opposée, l’indépendance du Kosovo constituant la perte d’environ 15 % de son territoire. L’indépendance est proclamée le 17 février 2008, mais plusieurs États, dont certains des États membres de l’Union européenne, comme la Grèce et la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, Chypre,et l’Espagne, ainsi que la Russie, s’opposent à la reconnaissance de cette nouvelle République indépendante. Il en résulte un semblant d’état, instable, marqué par de nombreuses cicatrices de guerres fratricides. On visite, avec précaution.
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C’est où ?
Kosovo, Serbie / Kosovo
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