Idée #230 – Explorer les citadelles antiques Daces
[Classement UNESCO : échange d’influences – témoignage de tradition culturelle – période significative dans l’histoire humaine] Dans les Montagnes d’Orăștie, six forteresses ont été érigées à l’époque Dace, entre le Ier siècle avant J.C. et le Ier siècle après J.C., pour assurer la défense du territoire et mais aussi comme résidences aristocratiques. Les ruines, encore visibles aujourd’hui, offrent une image assez claire d’une civilisation fleurissante du deuxième âge du Fer. Depuis 1999, l’ensemble de ces forteresses daciques est classé patrimoine mondial de l’UNESCO.
Parmi les forteresses daciques, celle de Costeşti se trouve sur Dealul Cetăţuia, à une altitude de 561 m, sur la rive gauche de la rivière Apa Grădiştii, où le couloir de la vallée devient plus étroit. La forteresse occupe la partie supérieure de la colline ; le sommet de celle-ci a été nivelé par les Daces, constituant ainsi un plateau ellipsoïdal de 160 m long et sur 20-25 m large. L’habitat civil occupait probablement les terrasses au pied de la colline ainsi que la zone plus basse près de la vallée, sous l’actuel centre du village.
La citadelle était protégée par des ceintures concentriques constituée de remparts de terre, disposées à différentes altitudes, puis par une muraille en grand appareil flanquée de tours quadrilatères. Trois phases de construction se sont succédées : la première de la fin du IIe siècle avant J.C. ou au début du Ier siècle avant J.C., marquée par la construction du rempart en forme de fer à cheval sur les versants est, sud et ouest ainsi que le rempart entourant le plateau ; la seconde, du milieu du Ier siècle avant J.C. jusqu’au le Ier siècle après J.C., comprend des constructions aux murs en pierre, utilisant une technique hellénistique, ainsi que des temples aux plinthes calcaire.
A cette période, les fortifications sont détruites par un grand incendie, probablement durant la première guerre contre Trajan, dans les années 101 – 102 après J.C. La dernière phase de construction se situe entre les deux guerres daço-romaines, avec la restauration des fortifications précédemment détruites, notamment du rempart entourant le plateau et des premières terrasses, « le rempart rouge ». En 106 après J.C., la citadelle est à nouveau conquise et incendiée.
Parmi les vestiges visibles, nous pouvons encore apercevoir les fondations d’un mur reliant trois tours ou bastions, aux rez-de-chaussée construits en pierre de taille. Le mur, épais de 3 mètres et probablement haut de 5 mètres à l’origine, est fait de blocs de calcaire placés en assises sur deux parements, reliées par des poutres transversales en bois; entre les deux parements un remplissage de cailloux et de terre battue ou emplecton renforçait la structure du rempart. Là se trouvait l’entrée de la citadelle.
Un escalier monumental en dalles de calcaire menait à la première tour habitation, située à l’extrême sud du plateau de la forteresse. L’escalier monumental est large de 3 mètres, et possède deux caniveaux d’évacuation, de belle facture, en calcaire. La deuxième tour d’habitation se situe à l’extrême nord. Les deux possèdent un rez-de-chaussée construit en gros appareil. Allez, on visite !
Quelques Photos
C’est où ?
Costesti, Orastioara de Sus, Hunedoara, Romania.